Le public et les médias ont du mal à
comprendre la base des revendications
des enseignants en lycées professionnels. Elles sont
nombreuses et le
mouvement ne s'arrêtera qu'avec le retrait du décret
sur l'enseignement
professionnel intégré.Il va de toutes façons s'amplifier
puisque c'est
actuellement le tour des lycées techniques.
L'essentielle, qui prête à confusion, est sur le temps
de travail:
Les profs font 39h hebdo dont de 15 à 23 heures de cours.
les autres heures
sont pour la préparation des cours et controles, les
corrections, les tâches
administratives, les examens etc.. Par tolérance une
partie de ce travail
peut être fait à domicile. de toutes façons aucun lycée
n'est en mesure
d'accueillir tous les profs en même temps ( salles, PC
etc).
La reforme prévoit l'uniformisation à 18 heures de
cours, donc les profs des
secteurs industriels vont passer de 23 à 18h mais
seulement pour les cours.
Toutes heures efffectuées pour toutes les autres tâches
ne compteraient que pour
50% et ces tâches sont de plus en plus nombreuses. On
demande aux profs
d'être aussi éducateurs en dehors des cours.
On entre dans un système de débit/crédit d'heures où
les décomptes sont
ingérables et entrainent des emplois du temps à géométie
variable dont les
élèves patiront.
L'administration veut récupérer un nombre d'heures pour
faire assurer par
les profs des tâches supplémentaires et ne plus payer
pour les remplacements
( qui seraient effectués par des profs présents, dans
la matière ou pas, et
des stagiaires d'IUFM), ni pour les jurys et corrections
d'examems.
Autre point, la formation continue: un enseignant doit
avoir renouvelé ses
contenus et méthodes tous les cinq ans pour rester opérationnel.
L'accés à
la formation qui se ferait en dehors des périodes de
cours ne serait
accessible que pour ceux qui auront un crédit d'heures
de 72 H. ce qui veut
dire que l'on pourra être formé en continu que si on
fait des heures sup non
payées. Il est prévu une incitation forte à la
formation ( influence sur la
carrière) donc une obligation de faire des heures en
plus.
La communication d'Allègre, qui jette le discrédit sur
la profession,
insiste sur l'annualisation du temps de travail en intégrant
dans la moyenne
les périodes de vacances. ( refrain traditionnel sur ce
"privilège"). Or les
vacances ont toujours été faites pour les elèves qui
deviennent intenables
aprés un mois de cours. D'autre part le service aux élèves
ne peut
s'effectuer que quand ils sont là et il est incohérent
de mesurer la charge
de travail sur une moyenne annuelle.
Les élèves en LP sont de plus en plus difficiles avec
les problèmes que l'on
connait bien. Comment peut-on préconniser une aide
individualisée, une
pédagogie différentiée quand on supprime des postes en
quantité. la baisse
démographique aurait pu permettre des réductions d'effectifs
en classe.
Cette réforme est faite par des gens qui n'ont que des
statistiques sous les
yeux, aucune idée des contraintes du terrain et un seul
objectif financier.
Il y a bien d'autres points dans cette réforme fourre
tout mais ils seraient
trop long à développer ici.
d'après Max Athenour
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