Lettre envoyé au Nouvel Observateur

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Au journal 'le nouvel observateur'

Votre article paru dans le Nouvel Observateur du 10/03/2000 a soulevé notre indignation. Nous ne pouvons rester indifférents à de tels propos et il nous apparaît impératif d'apporter, ici, quelques précisions à cette analyse pour le moins hâtive et dénuée de tout fondement.
Certes, nous admettons qu'une réforme puisse être nécessaire, mais en aucun cas celle que l'on nous impose ne répond aux besoins des LP.
Permettez-nous d'être étonnés d'apprendre que les LP reçoivent deux fois plus d'heures que les collèges et lycées. Avez-vous seulement assisté aux manifestations de rue? D'où tenez-vous cette information? Pour notre part, dans le LP où nous enseignons (240 élèves) nous avons déjà perdu 21 heures en 1998 et 30 heures en 1999. L'école de Chimie, quant à elle, se voit amputée de 112 heures. Nous nous tiendrons à ces deux cas car les exemples sont légions.
Parlons également des effectifs!
Donnez-nous le nom de ces établissements à 12 élèves par classe où l'on pratique les dédoublements, nous allons tout de suite demander notre mutation pour ces lycées paradisiaques!
Dans quel état policier sommes-nous ? Pour qui nous prend-on? Faut-il rendre compte du surcroît de travail occasionné par l'organisation et le suivi des stages de nos élèves en entreprise ? C'est une période pendant laquelle nous devons mener de front de nombreuses activités:
  cours aux autres classes,
  conseils de classe,
  réunions d'orientation pour les terminales,
  surveillances et corrections d'examens,
  visites des stagiaires,
  gestion des problèmes au cours des stages,
  compte rendu et évaluation des stages,
Ne parlons pas des stages qui se déroulent à l'étranger et pour lesquels les collègues sont amenés à effectuer des déplacements prolongés sans rémunération supplémentaire et au détriment de leur vie familiale.
Quelle serait votre réaction si l'on passait au crible votre activité réelle pendant vos reportages ?
Quant au donnant donnant, sachez que le passage de 23 heures à 18 heures octroyé aux professeurs d'atelier (en minorité dans notre corporation), représente non pas une largesse de la part de notre ministre, mais la réparation d'une injustice dont nos collègues ont fait les frais depuis plusieurs années.
Sachez que depuis longtemps bon nombre de nos camarades du SNETAA en désaccord avec leur syndicat ont rejoint notre action..
Pour toutes ces raisons, nous pensons qu'il était de notre devoir de rétablir la vérité afin de restaurer les enseignants dans leur dignité trop souvent bafouée dans les médias.
A l'avenir, pour rester crédible aux yeux de vos lecteurs, veuillez vérifier vos sources auprès des intéressés avant de vous livrer à pareille désinformation.

Professeurs en colère du Lycée Buffault

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